Infos touristiques

L'histoire de Saubusse

Saubusse est un village de caractère, dont la destinée est liée à l'eau, tant par le voisinage de l'Adour et des barthes que par ses sources thermales. Le calme absolu, la pittoresque nature procurent à tous détente et repos. Trois éléments permettent de le définir : la pierre ocre, la nature verte et l’eau bleue.

La première mention du village de Saubusse remonterait à la Haute Antiquité : le peuple aquitain des Sibusates fut cité par César dans ses "Commentaires".

Son histoire

Sibuzates / Sibulates / Sybillates - Peuplade de la Gaule aquitaine, qui ne fut mentionnée que par César sous la forme Sibuzates (var. Sibulates, Sibizates, Sibusates) (Guerre des Gaules, III, 27) et très certainement également par Pline par le nom de Sybillates (var. Sibyllates) (Histoire naturelle, IV, 108). P.-M. Duval (1989) défend ce rapprochement en mettant en exergue l'existence d'une variante Sibulates, attestée sur certaines versions du texte de César.

Encyclopédie de l'Arbre Celtique

Vieux bourg pittoresque, dont les façades urbaines de pierres patinées par les siècles regardent le fleuve de près, Saubusse est posé sur la rive droite de l’Adour. Situé à une quinzaine de kilomètres de Dax, passage obligé pour les gabarres transportant des marchandises vers Bayonne, ce fut un port prospère des siècles durant.

Les bords de l’Adour à Saubusse pourraient s’appeler les bords de la petite Loire. La belle propriété Betbeder, aurait mérité le titre de château pour son histoire et sa beauté. Bellepeyre, porte bien son nom et Villa Stings d’un baptême récent mais d’une conception très ancienne s’ajoute au paysage des bords de l’Adour.

Texte de Daniel Marthe

Extrait du foie Gras en toque Blanche

 

Cartes postales anciennes de Saubusse
L'HISTOIRE DU PATRIMOINE SIBUSATE, d'après Pierre Lasserre
(Journées Européennes du Patrimoine 2014 (extraits))

On peut dire qu’à Saubusse, village aquitain solidement ancré sur la rive droite de l’Adour depuis le Moyen-âge, la présence de l’Adour et des Barthes se conjugue parfaitement avec l’histoire des hommes. C’est cette riche histoire au croisement de la nature et de la culture qui est en quelque sorte le reflet de l'identité sibusate.

Le patrimoine sibusate en cinq sites
> l’église fortifiée Saint-Jean-Baptiste, inventoriée au classement des Monuments Historiques, qui date du début du 13e siècle

> le parc et le jardin botanique de la belle et ancienne Villa Betbeder habitée sous Napoléon III par Eugénie Desjobert, bienfaitrice pour Saubusse

> le port, car Saubusse a été un grand port depuis le Moyen-âge contrairement à ce qu’on pourrait penser aujourd’hui. Un port à la fois pour la pêche, mais aussi pour le transport des produits forestiers, notamment des goudrons à destination de Bayonne, permettant au port de Bayonne de devenir l'un des ports exportateurs les plus importants aux 18e, 19e et 20e siècles.

> les barthes, telles une "camargue landaise", constituent le paradis des chevaux sauvages, du bétail, des oiseaux migrateurs de plus en plus nombreux, qui y font halte. Les barthes sont un véritable écrin à la biodiversité : plantes et fleurs, poissons, insectes, mammifères, amphibiens et reptiles... Aménagées pour la première fois au 17e siècle, avec le concours d’ingénieurs probablement venus de Hollande, elles méritent toute notre attention et sont classées site "Natura 2000".

> le château de Belpeyre, petit château comparé aux grands châteaux médiévaux, est un château-fort malgré tout, appelé “domus fortis” (qui signifie "maisons fortes", c'est-à-dire de défense), qui a sans doute occupé une place importante dans l’histoire de Saubusse

A Saubusse, deux lieux permettaient de mettre la population à l'abri : le dernier étage de la tour de l’église, alors fortifiée, où une petite pièce servait à la défense (les fortifications ont été progressivement masquées par des restaurations successives) ; le château de Belpeyre tout proche, dont on dit qu’il était relié à l'église par un souterrain.

Saubusse a une existence réelle attestée dès le 12e siècle, aucun vestige romain n’ayant été trouvé, si ce n'est une borne milliaire à l’entrée de Saubusse : “la Pierre Longue”, qui servait sans doute de repère dans les chemins qu'empruntaient centurions et autres colonnes romaines qui vécurent ici et dans les environs. En revanche, aucun vestige réel de villas romaines, comme on a pus trouver dans les Landes à Arthous (près du village fortifié d'Hastingues) n'a été mis au jour..

Sans jeu de mot, la source de vie de Saubusse est l'eau, et tout particulièrement le fleuve Adour. La présence de l'eau y a rendu la vie possible, une grande partie du territoire de la commune étant constituée de marais pestilentiels inhabitables, probablement infestés de moustiques responsables de maladies. Il faudra attendre le 17e siècle pour que des ingénieurs hollandais aient l’idée, suivant les instructions du Ministre Colbert, de venir à Saubusse pour installer des systèmes de circulation d’eau tels qu’on les trouve aujourd’hui dans les Barthes : “les portes à flots”.

Il est attesté qu'au 14e siècle, la seigneurie de Saubusse (composée alors de Saubusse, Saas et Angoumé) a passé un accord avec le lignage gascon des Albret, nobles fidèles au roi d’Angleterre (l'Aquitaine est anglaise à l'époque) étant parvenus à s’emparer d’un cheminement qui reliait Bordeaux à Bayonne, ce qui la pénalisait du fait de la difficulté à passer par Dax, qui disposait d'un statut d'indépendance. Saubusse s’est ainsi retrouvée inféodée à la domination du Prince Noir, Vice-roi du territoire aquitain.

Il est également attesté que deux siècles plus tard, le jeune roi Charles IX, accompagné de sa mère Catherine de Médecis, embarque le 29 mai 1565 au Port de Saubusse à destination de Bayonne. Des navires y avaient été affrétés spécialement afin qu'il puisse remonter par l’Adour et attendaient la venue du Roi et de sa Cour. Catherine de Médicis avait en projet de faire faire "un tour de France" à son fils alors adolescent. Lorsqu'ils arrivent à Dax, c’est un peu le désert et l’inconnu, mais ils devaient atteindre Bayonne et les terres étaient encore hostiles au passage du Roi de France. C'est pourquoi ils font venir les bateaux à Bayonne et empruntent le cheminement de l’Adour.

Le château de Belpeyre sera habité par les chevaliers de Belpeyre ayant le titre d’héritiers jusqu'à la révolution de 1789. Les révolutionnaires arrivent à Saubusse, prennent le château et font prisonnière la dernière descendante de la lignée des Belpeyre, les autres avaient fuis, les enfants de la dame qui vivaient encore à Saubusse s’étaient enfuis en Belgique et avaient probablement rejoints l’Angleterre.

Cette dame a été internée pendant la terreur à Dax et a été protégée par la population de Saubusse qui lui apportait de la nourriture, elle avait 90 ans, ils ont réussi à la faire libérer ; cette dame est décédée à 103 ans à Saubusse et sera la doyenne de Saubusse.

Ce qu’on peut dire sur ce Château, simplement qu’à l’époque les ports étaient les principales voies de passage de communication, Saubusse était accessible depuis Bordeaux à partir de chevaux, d’attelage, c’était quand même très risqué, notamment en traversant bordeaux et le sud on rentrait dans l’inconnu, on prenait les landais pour de sombres imbéciles qui vivaient de peaux de bêtes, qui étaient montés sur de longs bâtons, qui étaient sur des échasses et qui passaient leur temps à tricoter en surveillant leurs moutons, c’était à peu près l’image qu’avaient au milieu du 19ème siècle les gens, tout ceci est attesté dans des guides de 1840/1850 qui donnent une vision apocalyptique de cette traversée des Landes et nous sommes sous Napoléon III, il faudra attendre l'arrivée de Napoléon III pour voir se transformer complètement l’économie landaise “la forêt landaise”

Saubusse en tant que port de pêche et en tant que port de transports de marchandises :

Le port de pêche de Saubusse est attesté à partir de la fin du 12ème siècle ; thèse de Monsieur GOYENECHE, “thèse très connue sur les transports sur l’Adour depuis le moyen âge”

Au moyen âge, il s’est attesté qu’il y avait une richesse extraordinaire en poissons, notamment les aloses, le saumon, l’esturgeon, l’anguille, aussi ces poissons que l’on appelle les amphihalins qui remontent l’Adour (les muges et les mulets) toute une catégorie de poissons que l’on retrouvait à la fois dans l’Adour et qui pénétrait dans toutes ces zones marécageuses qui se seront, à partir du 17ème siècle, transformées en Barthes. Donc les Barthes ne sont pas uniquement des terrains pour l’agriculture, c’était aussi des réserves de poissons extraordinaires, d’ailleurs les Barthes au moyen âge étaient gardées par des personnes pour éviter les vols, çà a toujours existé au 18ème siècle certainement aussi, il faudra attendre la fin du 19ème siècle pour voir les productivités de poissons décroître de façon vertigineuse, probablement dû à la mauvaise gestion des pêches, car il y avait une pêche effrénée sur l’Adour à tel point que les transporteurs de l’époque, au milieu du 19ème, siècle, leur principal problème étaient les engins de pêche qui encombraient l’Adour, quand ils arrivaient avec leurs gabares chargées de marchandises très lourdes, ils étaient quelquefois obligés de s’arrêter et de faire des manoeuvres extrêmement périlleuses manoeuvres qui se faisaient au moyen du chemin de halage.

Il faudra beaucoup de patience pour que tout s’installe de façon cohérente les moyens de pêche s’appelaient le ”baro”, des filets tournants, des engins mortels pour les bancs de poissons, qui ont disparu aujourd’hui, qui tournaient grâce au courant, chaque filet embarquait son cota de poissons et le rejetait sur l’arrière dans un réservoir, pêche inventée par un landais, cette pêche a duré presque un siècle, elle a été abandonnée dans les années 1920.

Toute la navigation traditionnelle, les bateaux anciens ont disparu, les derniers bateaux de pêche les coralins en bois avec voile routière mais surtout des bateaux à rames, ils ont disparu probablement lors de la dernière inondation. Donc il existe peu de témoignage de ces bateaux. (quelques photos anciennes ...)

Donc Saubusse a vocation de port de pêche dès le moyen âge, cette vocation va continuer jusqu'au 18 et 19ème et pratiquement disparaître dans le courant du 20ème, il ne reste qu’une activité de pêche locale à petit tonnage, les anguilles, les piballes suivant les processus de pêche tolérés.

Pour reprendre la deuxième période forte de Saubusse port de pêche, c’est Saubusse port de transports de goudron et produits forestiers qui a duré tout le 18ème et 19ème siècle, le lieu de ralliement des mariniers était devant le château (il semblerait qu’il y avait un débit de boissons) l’activité du port intense, les charrettes de boeufs, les brosses avec les boeufs arrivant de la forêt avec leur goudron dans des tonneaux et délivrant ces tonneaux aux mariniers qui les embarquaient à bord des gabares qui partaient ensuite à Bayonne ; déjà en 1789, 4000 barriques de goudrons pour calfatage avaient été expédiées du port de Saubusse, goudron importé de suède au début du 18ème. Colbert ministre de la France a compris que qu’il y avait un débouché pour la France parce que les goudrons étaient essentiels, c’était le meilleur agent permettant de faire le calfatage, en particulier, sur la flotte de guerre française et les bateaux de pêche, c’était une activité qui coûtait très chère à la France puisqu’elle importait son goudron ce qui n’était pas logique sachant que le goudron était extrait des produits forestiers donc le pin et que nous n’avions pas le procédé de fabrication de ces goudrons, donc Colbert a demandé au roi de Suède de l’époque de lui envoyer des ingénieurs suédois qui ont appris aux gens du Maransin et de la région d’Arcachon le procédé de fabrication de ces goudrons, c’était des sortes de fours installés dans la forêt qui permettaient de distiller le goudron à partir de la sève des pins

Suite au succès foudroyant, c’est ainsi que le port de Bayonne est devenu le principal port exportateur de toute la partie sud de l’Europe grâce à la forêt landaise.

En ce qui concerne les activités des mariniers à la fin du 18ème siècle, on dénombre 60 maisons de mariniers à Saubusse, il en existe encore quelques-unes sur les 90 que comptait Saubusse, une trentaine ont été probablement occupées par des agriculteurs ce qui représentait 200 à 300 personnes. Il y avait des familles nombreuses ...

Il y avait également un autre port, le Port de l’Ane ; une étude a été faite qui est assez précise de la vie des mariniers, parce que l’activité portuaire de Port de l’Ane a duré plus longtemps que celle de Saubusse, mais elle est moins riche, on ne trouve pas les traces de ce transport de goudron ; Colbert l’ayant imposé comme un moyen d’enrichir Bayonne, c’est une époque intéressante on cherchait à faire de Bayonne le premier port militaire avec des succès divers, c’est quand même Saubusse qui a rendu de grands services à Bayonne c’est ce qu’on peut dire historiquement ; tous ces bateaux partaient du port face au château de Bellepeyre."