Les thermes de Saubusse sont alimentés par une source d'eau chaude dont les vertus médicinales sont reconnues depuis des siècles. La source chaude de La Rouillère a permis au village de se développer en tant que station thermale dès le XIXe siècle. Aujourd'hui le complexe thermal, situé à quatre kilomètres du bourg, est alimenté par la source chaude de La Raja (39°) aux vertus exceptionnelles reconnues pour les traitements thérapeutiques en rhumatologie et phlébologie.
Des "bains de Jouanin" à la station thermale...
On trouve au début du 18e siècle une première mention des "Bains de Jouanin", qui n’avaient qu’une renommée locale, contrairement aux eaux de Dax et Tercis connues depuis l'Empire Romain. Plus tard, en 1778, le Docteur Massie, médecin à Habas, est chargé sur ordre de Raulin, Médecin de Louis XVI, d’enquêter : "Les Eaux de Jouanin du nom d’un moulin voisin de la source des eaux sont fort fréquentées quoique dans une espèce de désert, ce qui doit prouver en faveur du cas qu’on en fait dans tous les environs. Il ne faudrait ici qu’un petit rayon de la bonté du Roy pour en faire une source des plus importantes pour le bien public. Malheureusement il n’y a d’autre abri que celui d’une triste cabane de planches qui ne garantit pas toujours de la pluie. C’est le curé du lieu qui, par pitié et amour de la décence l’a fait bâtir afin que surtout les deux sexes n’y fussent confondus."
Au début du 19e siècle, près de la fosse que l’on a ornée de la mention "Bains" se trouve une cabane couverte de chaume pour accueillir les malades. La fosse est un bourbier où se trouve à peine un mètre d’eau ; le reste étant une vase très onctueuse, résultante de la tourbe délayée à l’eau thermale. C’est dans cette fosse que les valétudinaires vont chercher du soulagement à leurs infirmités et que se plongent hommes et femmes, jeunes et vieux. Les uns et les autres s’enfoncent dans ce bourbier jusqu'aux épaules, la vase les tenant soulevés proportionnellement à leur volume. On crie au prodige ! On y trouve, sinon une guérison complète, du moins un soulagement notoire. La température y est de 27°.
C'est en avril 1866 qu'une nouvelle source de 38° est découverte. La commune de Saubusse cherche alors à mettre en valeur la source thermale et afferme son exploitation. Deux maisons sont construites : le « chauffoir » habité par un fermier avec quatre chambres destinées à servir d’abri et de vestiaire aux personnes étrangères (tenues de payer une indemnité à chaque bain au fermier) et une habitation pour le métayer qui cultivera les terres dépendantes des bains.
... un établissement familial en permanente mutation
En 1901, M. Lacau-Baraque, pharmacien à Habas, reprend le fermage, puis s’en défait. En août 1922, à l’audience des Criées du Tribunal civil de Dax, les Bains de Saubusse sont adjugés à Bernard Laborde. Il effectue les premiers travaux, qui consistent à élever un étage comprenant douze chambres, à construire une nouvelle aile, une salle à manger, une lingerie et des cabines de bain ainsin qu'une galerie autour.
Au début des années 1930 la galerie sera supprimée et les thermes seront reliés à l’hôtel. Face à l’hôtel, un bâtiment avec des écuries au rez-de-chaussée sera transformé en garage et quatre chambres seront construites au-dessus, qui servaient à loger chauffeurs et femmes de chambre des clients en cure. Un deuxième étage est également élevé, portant la capacité de l'hôtel à 25 chambres. Puis chaque année les travaux jusqu’à atteindre 70 chambres.
En janvier 1990, la partie centrale de l’hôtel est détruite par un incendie au cours de travaux de rénovation. Celle-ci sera reconstruite avec douze chambres plus modernes, ainsi que des espaces communs plus spacieux, une seconde salle de restaurant et une terrasse couverte attenante. Chaque année l’établissement se transforme pour rester aux normes et une piscine extérieure chauffée verra le jour en 2003, faisant suite à l’installation de salles pour la remise en forme et l'aménagement de studios pour curistes.
La famille Laborde est aujourd'hui toujours propriétaire des Thermes de Saubusse.